Philomus

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Mon ambroisie

  

   C’est la seule qui compte. Les autres, de plus en plus mornes, amères ou trop douces, brunes ou blondes, elles manquent de saveur. C’est vrai que toutes enivrent. Mais, quitte à se griser, choisissons la grisette, je ne les aime pas fripées, éventées voire trop fermentées.
  Non, mais plutôt effervescentes, de cette couleur opaline à nulle autre pareille, légèrement vermeille. Oui pour elle, et grâce à elle, pour quelques instants je ferai le https://static.blog4ever.com/2015/01/792074/bi--re-ambroisie.jpg
pitre, je jouerai du fifre et j’irai même jusqu’à vénérer la mère patrie, un pied à terre et la main sur le cœur sans pleutrerie.

  
  Petit père crève la faim contemporain, je me range du côté de la mousse en airain. J’en ferai mon étendard, mon drapeau que dis-je mon blason. Ce sera ma Marianne à moi, celle qui me prend aux tripes et parfois me sert de tord-boyau.
  À son service, je serai sans pitié, j’écumerai chaque bar et gare à celui qui me serre une de ces fadasses chimères. Je lui ferai rendre raison, manger la poussière, rayer l’enseigne, j’épierai en tout lieu et veillerai à ce que l’on rende justice à ce divin élixir. 

 

Ambrée est son nom, et sans l’affadir, ses bulles étirées, éthérées font jaillir de vastes prairies où il est à parier qu’on y est allongé dans de doux songes satyriques.

 

                                                                                                         Flora 18 juin 2020



30/06/2020
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