Se débrouiller avec la sé« ment » ique
Se débrouiller avec la sé« ment » ique
Longtemps les mots frappent à ma porte et m’exhortent !
Pourquoi restais-je insensible à cette véhémente cohorte ?
Mon front est agité, marqué et ceint par ces tourments
Pourtant je reste sourde et fuis ces appels véhéments.
Quel crime étrange et pénétrant que celui-là
Qui refuse d’entendre la raison et rejette,
Oh mon âme déraisonnable, l’alinéa
Et sa ligne, cette dame par trop coquette.
Tu t’insurges contre tout ce qui cogne aux parois du sens.
Les phrases si sages, gentiment alignées, douces à l’oreille
Sont trompeuses, elles peuvent étrangler la méfiance
Dans la gorge affûté d’un lézard où la vie s’ensommeille.
Tu ris et parjure ta vie, mais cet ordre c’est toi qui l’a donné. Vrai.
C’est le tien, tout frais sorti de ta bouche, encore rouge du sang
Sémantique caché, refoulé au plus profond de ton être imparfait
Tu ne peux plus nier, dans la glace un fleuve coule comme un roman.
L’air siffle, les idées s’éteignent aussi vite qu’elles arrivent, fanées, lassées
De ton refus, de ton rejet, de tes points en suspension, acérés, pressés
De terminer, de finir, toujours finir sans rature. Mais voilà tu les effaces
Sans cesse ! Elles refusent les entraves, les ridicules virgules et préfaces.
Flora Pourcelot (25 mai 2020)
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